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Lettre ouverte de la Chambre d’agriculture de Haute-Corse

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La Chambre d’agriculture de Haute-Corse, en pleine période de préparation de la PAC (Politique Agricole Commune) 2021-2027, s’interroge sur la réelle volonté de la Commission Européenne de maintenir une agriculture forte au sein de l’Union Européenne. Et pour cause !

Il ne se passe pas une semaine sans qu’un article de presse ne dénonce les fraudes présumées aux aides de la PAC (New-York Times, Médiapart, etc.) en ciblant notamment les derniers bénéficiaires de cette manne européenne (Tchéquie, Pologne Bulgarie, Hongrie etc.).


Tout le monde, à commencer par les Chambres d’Agriculture corses, s’accorde pour dénoncer la fragilité du système d’octroi de ces aides basées sur le découplage à la production et la subjectivité des contrôles.
Dans ce contexte trouble, où l’on s ‘apprête à jeter le bébé avec l’eau du bain, quelle doit-être la revendication de la Corse ? Elle qui aspire à profiter de l’énorme potentiel que lui offre une nature généreuse, des hommes qui ont conservé un savoir-faire spécifique au territoire et des animaux endémiques.

Nous savons que malgré ces attaques répétées subies par les corses en général et les agriculteurs en particulier, la confiance des consommateurs est toujours au rendez-vous. La réputation de nos productions est excellente. Le prochain Salon International de l’Agriculture à Paris sera l’occasion de le vérifier.

Si l’Europe est en passe de « lâcher » ses agriculteurs, la Corse, elle, doit tout faire pour soutenir les siens. Le rôle des Chambres d’agriculture de Corse, qui ont vu récemment leur légitimité validée par une très forte participation des agriculteurs aux élections départementales, doit être confirmé.


Les Chambres d’agriculture, il faut le rappeler, n’ont ni le pouvoir de distribuer les fonds européens ni celui du contrôle de l’utilisation de ces fonds. Par contre, leur mission est d’oeuvrer au quotidien au côté des agriculteurs, de les appuyer pour améliorer les pratiques, la gestion des exploitations, optimiser la qualité des productions. Elles sont un outil performant à leur service grâce à l’engagement des élus et à l’expertise de leurs ingénieurs, techniciens de terrain, conseillers… C’est aussi grâce à ce réseau de compétence et au talent des agriculteurs que nos productions bénéficient d’une belle image de marque.


Elles sont aussi force de proposition. Nous avons étudié de véritables projets, nous les avons chiffrés et fait expertiser. Nous les avons présentés aux différents décideurs que sont l’Etat et la Collectivité de Corse.
Face à l’échéance de la préparation de la nouvelle PAC, la Corse doit rester unie et solidaire. Elle doit pouvoir compter sur l’ensemble de ses forces pour préserver son agriculture. Le rôle du politique allié à l’expertise des professionnels sera notre meilleur atout.

Nous en appelons à l’Exécutif de Corse pour qu’il saisisse l’État et ses représentants dans l’île, quant à leur responsabilité dans la recherche de solutions en faveur de l’agriculture corse qui a besoin d’un cadre règlementaire adapté à sa spécificité. Des projets sont à l’étude, il y a, aujourd’hui, urgence à légiférer.
Le Président de l’Exécutif de Corse l’a déclaré lors de ses voeux télévisés du nouvel an, il y a une « crise agricole ». Oui, il y a une crise, mais ne nous trompons pas d’adversaire. Les enjeux sont trop importants pour l’avenir de l’agriculture corse et des familles qui en vivent.

Oui, il existe des projets agricoles alternatifs à la dépendance aux primes.
Oui, toutes les compétences réunies doivent pouvoir les ajuster.

Les Chambres d’agriculture de Corse, si elles sont des forces de propositions, elles sauront également faire preuve de responsabilité.

Alors ne laissons pas le champ libre à nos détracteurs, travaillons ensemble pour que ces propositions soient mises en oeuvre.

Pour l’heure, fidèles à nous même, nous restons à la disposition de tous, qu’ils soient bergers ou ministres, élus ou représentant de l’État, car nous n’avons qu’une seule ambition, celle de construire une Corse heureuse.