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La PAC condamne l’élevage PORCIN traditionnel

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Les présidents des Chambres d'Agriculture de Corse, Stéphane PAQUET et Joseph COLOMBANI, s'insurgent contre la règle fixant le taux de chargement porcin à 0,2 UGB/ha. Celle-ci vient de nous être communiquée ce jeudi 4 mai 2023 par la DRAAF. Elle devrait faire l’objet d’un arrêté ministériel « surfaces » à publier prochainement; 


Les Chambres d’agriculture de Corse s’insurgent contre ce dispositif assassin qui menace la survie des élevages porcins et tout particulièrement la filière porcu nustrali. 

Cet élevage, grand oublié des indemnisations sécheresse,  subit pour autant, comme l’ensemble du secteur élevage, les hausses hors du commun des charges de production notamment d’alimentation (céréales ….).

Les exploitations, déjà extrêmement fragilisées, voient aujourd’hui leur avenir condamné par cette nouvelle, fixant, pour accéder aux aides surfaciques, un taux de chargement ne s’appliquant qu’aux animaux abattus et non pas à la réalité du cheptel. 

Comment une telle règle peut-elle être mise en place sans en apprécier les conséquences !

Cette mesure va à l’encontre de nos modes de production et de la réalité de l’élevage en Corse en occultant les contraintes auxquelles doivent faire face les éleveurs. 
Seuls les porcs charcutiers abattus entre le 1er Octobre N-1 et le 31 mars de l’année N sont comptabilisés pour ce nouveau calcul de la charge animale globale en UGB.

Cette mesure exclut de fait :

•    Les jeunes agriculteurs en phase de démarrage qui n’abattent pas de porcs (Année 1 et parfois année 2 du projet d’installation) ;
•    Les producteurs de « Lattarecciu » porcelets de lait abattus à 2 mois et commercialisés toute l’année ;
•    Les producteurs de cochettes destinées à la vente en élevage ou à l’augmentation du cheptel mère ;
•    Le cheptel mère, souche de l’élevage, fondamental pour la production de porcs charcutiers ;
•    Les porcs charcutiers, dont les flux entre abattoirs et base de données professionnelle porcine (BDPORC) n’ont pu être établis ; 

QUE VISE t’on avec une mesure qui en minorant la charge animale va diminuer le légitime accès des éleveurs de porcs traditionnels aux aides surfaciques et qui, en revanche, va favoriser les engraisseurs qui importent massivement des porcs vivants, lesquels prennent parfois directement la direction de l’abattoir ? Ceux-là pourront se prévaloir de pesées fiscales d’abattoir et faire primer leurs chênaies et châtaigneraies même non utilisées.

Cette règle est discriminatoire, nous exigeons son retrait immédiat et un retour aux dispositions prévues lors des concertations d’avril avec les services de l’Etat prévoyant une appréciation de la Charge animales à partir des effectifs déclarés

Stéphane Paquet    Joseph Colombani